Deux conférences-discussions ouvertes à tout le monde et un atelier destiné à des étudiant.e.s québécois.es et français.es.

1/ La fête et la nuit en temps de Covid – Conférence-discussion & expériences urbaines
Lundi 22 mars 2021, 17h-18h30 (22h-23h30 heure de Paris) en Facebook Live.
La fête en éclats. La vie festive en temps de pandémie, par Emmanuelle Lallement, anthropologue.
Si la fête est un phénomène universel, la pandémie l’a aussi été d’une certaine manière à partir de mars 2020. L’arrêt général des formes festives a marqué nos vies sociales et nous avons été toutes et tous les contemporains de cette situation depuis un an. C’est ainsi que le festif est revenu, paradoxalement, au centre de l’attention : n’est-il pas ce qui est le plus interdit et ce qui manque le plus ? La fête n’est-elle pas finalement un des symboles de cette crise et à ce titre intéressante à documenter pour en identifier les formes résiduelles, les éclats ? Ne constitue-t-elle pas, au-delà d’une pratique sociale ordinaire, un élément de notre culture dont tout un chacun fait un usage, discursif, politique, symbolique ?

Emmanuelle Lallement est anthropologue. Elle est professeure des universités à l’Institut d’Études Européennes de Paris 8 où elle enseigne l’anthropologie urbaine. Elle est chercheuse au LAVUE (Laboratoire Architecture Ville Urbanisme Environnement) et membre de l’équipe ALTER de Paris 8. Elle développe des recherches sur les villes, à partir d’une ethnographie des situations urbaines festives, commerciales, touristiques, culturelles, à Paris en particulier. Elle est également responsable de l’axe Penser la ville contemporaine à la Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord.
Nocturnes paradoxes. Le Covid-19 activateur de changements ?, par Luc Gwiazdzinski, géographe.
Depuis un an, le COVID 19 met à l’épreuve la ville comme « lieu de maximisation des interactions » et fragilise l’urbanité en faisant de l’autre un danger. Les mesures touchent particulièrement la nuit. Paradoxalement, la crise a été l’occasion pour les acteurs de la nuit de se mobiliser et d’innover en lien avec les acteurs publics. Elle a également mis en évidence l’importance de « l’espace public » au double sens politique et architectural du terme. Ultime paradoxe : le couvre-feu a redonné un côté sulfureux et transgressif à la nuit.
Luc Gwiazdzinski est géographe, professeur à l’ENSA Toulouse, chercheur au LRA et président du conseil scientifique de la Plateforme de la vie nocturne. Ses travaux portent notamment sur la nuit, les temps et les rythmes urbains, auxquels il a consacré plusieurs ouvrages parmi lesquels : La ville 24h/24, L’Aube ; La nuit dernière frontière de la ville, L’Aube ; La nuit en questions, L’Aube ; Nuits d’’Europe. Pour des villes accessibles et hospitalières, UTBM Editions ; Chronotopies, Elya ; Saturations, Elya ou Manifeste pour une politique des rythmes, EPFL Editions.
Rencontre présentée par Pascal Le Brun-Cordier, directeur artistique, professeur associé à l’Ecole des arts de la Sorbonne – Paris 1, coordinateur du réseau Villes In Vivo.
Rhétoriques d’actions : faire saliver les lieux – 10 protocoles artistiques proposés par Marianne Villière, artiste.
Découvrir les 10 protocoles : ICI
Marianne Villière vit et travaille à Nancy (Fr). Après un Master à l’ENSAD de Nancy, elle est diplômée du Master CCC – théorie critique à la HEAD de Genève et obtient le prix Gianni Motti. Dans l’espace commun, sa démarche cherche des points de bascule de manière à : inverser des rapports de forces – rendre perceptibles les marges – la biodiversité. Cela l’engage dans des compositions de situations contextuelles et éphémères. Discrètes mais complices, ses interventions proposent une lecture à double tranchant. Au premier abord, le geste semble drôle, léger voire superficiel, pour ensuite nous faire face avec brutalité.

2/ Des usages balisés à l’autoconstruction des espaces communs – Conférence-discussion & expériences urbaines
Mercredi 24 mars 2021, 17h-18h30 (22h-23h30 heure de Paris) en Facebook Live.
La Place publique de la Fonderie Darling, par Caroline Andrieux, directrice artistique de Quartier Éphémère et de la Fonderie Darling (Montréal)
Pensée comme un espace de construction collective et réclamée depuis une dizaine d’années comme espace d’expérimentation et d’expression artistiques à ciel ouvert, la Place Publique en avant de ses bâtiments est une des réalisations de la Fonderie Darling. Sa programmation, cycle de performances et installations in situ, engage le public dans des expériences inédites et tend à resserrer les liens entre les diverses communautés. À partir de ce projet précis de place publique dédiée à l’art contemporain, Caroline Andrieux abordera différents enjeux liés à l’organisation et la gestion de nos espaces urbains.
Caroline Andrieux est historienne de l’art, curatrice, fondatrice et directrice artistique de Quartier Éphémère et de la Fonderie Darling (Montréal) où elle poursuit la mission de consolider la présence des artistes au cœur de la ville et d’affirmer le rôle de l’art dans notre société. Lieu dédié à la création en arts visuels et à sa diffusion, la Fonderie Darling réinvente les modes d’exposition et offre une nouvelle énonciation de l’art actuel. Son approche est unique par les formes diversifiées de présentation qu’elle met en place et par la multiplicité de propositions de diffusion faites aux artistes.
(Co)définition et autoconstruction des villes, par Jean-François Prost, artiste interdisciplinaire.
À l’ère de la mondialisation, les espaces communs devenus lucratifs et sur-codifiés laissent peu de place aux occupations créatives et spontanées essentielles à la vitalité et à l’hospitalité des villes. Face à ce constat, quels types d’usages, de participations et de transformations créent et définissent l’espace public ? La présentation de Jean-François Prost sur cette question abordera la problématique contemporaine et complexe des espaces publics par l’entremise de l’étude de diverses actions artistiques et citadines qui confèrent ou restituent une dimension publique à un contexte spécifique par un processus de (co)définition et d’autoconstruction.
Jean-François Prost est un artiste interdisciplinaire diplômé en architecture et en design de l’environnement ; il s’intéresse aux nouveaux territoires urbains de recherche en marge des zones investies habituellement qu’il s’agisse de lieux négligés, indéterminés ou sur-contrôlés et sans spécificité apparente. Son travail vient réactiver et promouvoir l’engagement social et défendre la présence de l’art partout en tout temps. Son travail individuel et en tant que fondateur de la plateforme Adaptive Actions (AA) et co-fondateur de SYN- a été présenté à la Liverpool Biennial, au Centre Canadien d’Architecture à Montréal, au centre Dare-Dare, à la Biennale Madrid Abierto et aux fondations Graham et Musagetes.
Rencontre présentée par Alexandre David, artiste, professeur à l’Ecole d’art de l’Université Laval à Québec.
Délibérément en dérive – 10 protocoles artistiques proposés par Josianne Bolduc, enseignante et Kristelle Holliday, artiste.
Découvrez les 10 protocoles : ICI

Josianne Bolduc est diplômée de l’Université Laval en arts visuels et de l’Université de Sherbrooke en pratiques artistiques actuelles. Elle a occupé les fonctions de directrice à la Maison des arts et de la culture de Brompton pendant plus de dix ans. Artiste interdisciplinaire, elle s’intéresse aux pratiques performatives, à la création in situ et aux enjeux entourant les modes de transmission des pratiques éphémères. Ses œuvres sont collectionnées au Québec, au Canada et au Mexique. En ce moment, elle cumule les fonctions d’enseignante et de responsable du Certificat en arts visuels de l’Université de Sherbrooke.
Kristelle Holliday a atterri à Sherbrooke il y a 10 ans avec un bagage riche en expériences bâties à travers ses années en Europe, en Afrique et en Amérique du Nord. Elle est l’initiatrice du théâtre de paysage au Théâtre des Petites Lanternes où elle transporte le théâtre dans des espaces scéniques naturels afin d’inviter le public dans une aventure qui lui permettra de répondre autrement à un lieu qu’il connaît peut-être déjà. Dans ce cadre-ci, elle a fondé le festival de lanternes Rivières de Lumières et elle est présentement Fellow représentante au Québec pour le International Society for the Performing Arts.
3/ Stimuler la ville sensible à l’ère Covid – Atelier créatif
Mardi 6 avril et jeudi 8 avril 16h-18h (22h-0h heure française), via zoom.
Avec des étudiant.es en art, urbanisme et projets culturels au Québec et en France et leurs enseignant.es : Johanne Brochu (Faculté d’urbanisme, Université Laval), Alexandre David (Ecole d’art, Université Laval), Josianne Bolduc (Certificat en arts visuels, Université de Sherbrooke), Ney Wendell (Ecole nationale de théâtre, UQAM) et Céline Poisson (École de design, UQAM), Pascal Le Brun-Cordier (Master Projets culturels dans l’espace public, Ecole des arts de la Sorbonne – Paris 1).
* Pascal Le Brun-Cordier, Œuvrer pour une ville sensible, L’Observatoire, revue des politiques culturelles, n°57, hiver 2021. Podcast sur le même sujet : « Les projets artistiques dans l’espace public ont le pouvoir de nous sortir de notre anesthésie sensorielle et politique » : https://cutt.ly/PzPs5Wi
Pour participer à l’évènement
Une initiative du Consulat général de France à Québec
Co-pilotée par Pascal Le Brun-Cordier, professeur associé à l’École des arts de la Sorbonne (Paris 1), coordinateur du réseau Villes In Vivo, et Alexandre David, artiste, professeur à l’Ecole d’art de l’Université Laval à Québec.
Production déléguée Les Escales Improbables de Montréal
En collaboration avec le Théâtre des Petites Lanternes (Sherbrooke), l’Université Laval (Québec), l’Université de Sherbrooke, l’UQAM (Montréal), l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris), le réseau Les art et la Ville et le réseau Villes in VIvo.
Crédit photo (photo accueil) : Chifumi, Lexique, ZAT Montpellier, 2013 © Cécile Mella.